samedi 26 mars 2022

Inez

 

inez: -  je résiste, je résiste, ce regard qui continue de te chercher est le seul lieu du possible. j’ouvre l’espace, m’entends-tu partir? ah, voilà, tout mon corps tombe, tombe sans peur, cela est injuste, je tombe encore, pour toutes les reines. c’est ainsi. une syncope revenue à soi, un mouvement où le corps est un écho sans chaleur ni forme. partie, enfin. je suis morte a moins une fois. par vos mains, mille fois on me l’a coupé ce cou que l’on disait gracieux s’il ne portait que ma tête en silence des lois. colo de garça, voilà, il s’est brisé, définitivement coupé.      


mercredi 23 mars 2022

DERNIERS TEXTES SUR INEZ-PARIS 2021

Ce qui reste de nos robes: Avant l’obscurité je deviens cette abeille qui se pose mutante sur ton épaule. moi,  elle, on te devore, tu disparais au milieu de nos baisers mortels. avant l’obscurité et le miel puissant qui me nourri, je suis vibration et lumière, je te pique pour un rappel à l’ordre.  inez: nourrice, dis-je, sens-tu ce chatouillement à l’endroit précis où les baisers des amants sont devenus mortels? oui, je nourri ta peine de pain et d’ eau, la farine te couvre le visage d’un voile blanc. dans cette mastication, vous êtes entiers, encore, avant que l’homme ne vienne vous briser la mâchoire. plus de bouche ni de baisers, après le glaive, le sang coule partout depuis des millénaires. ce sont les hommes qui nous tuent, le bras se lève et la voix pénètre, reine ou nourrice, on meurt sous vos pas. ô enfance détruite au coin des lèvres, mais qui voudrait encore séparer les amants après la mort de tant de voix ? ( ... ) 




















Céramiques, poupées, tableaux...INEZES.





















 






Brise ton cœur de pierre et allons mourir auprès du peuplier, où la reine est enterrée.   Ah! Le vent, sentez, sentez ce vent qui vient ce soir nous visiter. Il nous glace le sang et nos pieds frappent en cadence la pierre humide. C’est un baiser de nuit qui nous surprend, il glisse ses ailes froides sur une main décharnée !





 

 Monologue de Martin: De nous deux tu es le plus fou, le plus bossu , le plus malheureux. Partage mon pain et mon agonie. Brise ton cœur de pierre et allons mourir auprès du peuplier, où la reine est enterrée.   Ah! Le vent, sentez, sentez ce vent qui vient ce soir nous visiter. Il nous glace le sang et nos pieds frappent en cadence la pierre humide. C’est un baiser de nuit qui nous surprend, il glisse ses ailes froides sur une main décharnée ! Aie, aie, aie … Inez se balance entre deux mondes, son voyage prend fin au bout de cette allée. Entre les lys vibrent des insectes pris au piège de la lumière. Je suis celui qui a ouvert sa tombe, le temps souffre de la nuit éternelle. Après le chœur des moines j’ai cru entendre la mer ! Oui, chaque chose regardait sa propre image, tout devenait le miroir d’un autre et plus rien ne se fixait. L’air sentait l’ambre et la résine, la mort aussi! Je sais que la grande douleur est muette et que chaque nuit possède son manteau. Les hirondelles ont choisi cette nuit pour trisser autour de la tombe d’Inez !   



- Dort, dort ma Reine, la quiétude du lieu te convient-elle ? 
lidia martinez , 2005-06

Inez, reviens!

 



 Carta de Amor de Inez a Pedro, arte total- Braga, LM