vendredi 28 juin 2019

Today is my birthday-day, Fin... Cartas de Amor de Pedro et Inez, avec Emanuele Balzani, Festival de théâtre, 1997, Paris, Silence, je défais ma tresse, 1996, Paris, Atelier 61, avec emerentienne dubourg.



dimanche 2 juin 2019


Le livre d’Emanuele

Je me lisais dans tous tes silences.
Dedans, surgissait la chaleur
et la sombre peine de ne pas
te vouloir prisonnier ici.
Je regarde la rose jusqu’à me pulvériser
les yeux entre l’os et l’aube.
La faille entre les âmes, une langue de terre,
la révolte et le spirituel incarnés. 
LM






L'ON DANSE. ICI.
( Textes pour milleetunenuits.net
lídia martinez, lisbonne 2011-07-10 )
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Avant que le cri ne suffise à ouvrir mon corps, je pousse la danse à l’accouchement prématuré. Ma vie débute le silence qui suit. Il n’y a aucune main qui puisse suspendre l’intérieur de ma danse sur ce sol du Pas encore. L’ombre du bras sépare les chemins.Un arbre surgit au centre et pousse le ciel. L’ homme se défait du manteau crépusculaire, 
il se lance dans la nuit. Au fond de l’en/crier, je naufrage avec l’oeuvre. Je jette la gande aux illuminés. Peu de rescapés applaudissent.
Aucune bouée n’était prévue à ce voyage…
Les espaces entre-eux organisent les arbres.
La danse s’échappe par les coins.
Je ris à ma propre faim. Ma robe est dévorée par la soie.
Les cocons sèchent comme des fruits au soleil. La lumière file nos derniers baisers. 
(...) Arte Total,Braga/ Play Bleu, vidéo.




Cartas  de amor de Pedro e Inez

 Première lettre :

Depuis que vous êtes parti la fontaine des amours c’est tarie. Ici tout est devenu lent étiré. Les pierres s’enfoncent dans le marais honteuses de porter votre oubli. Sur les murs se dessinent des routes griffées, poreuses, j’y vois couler des larmes.
Aujourd’hui le soleil blesse mes yeux de sa lumière 
trop vive. Je me cache dans la forêt, elle me parle, 
me caresse la peau. Près de la carrière mon arbre frémit. Je pose mon front sur son écorce, la sève monte, 
ma langue l’accueille. L’amour attend votre retour pour faire jaillir l’eau à nouveau. les seins des femmes pointent déjà, des mains se serrent. 
(...) LM


Une Pierre de Pause

Je me suis couchée sur cette pierre de pause,
une perle à la bouche.
Au milieu du visage un défaut en guise de nez brisé.
Le chien du roi est venu m’égorger, me dévorer le coeur massacrant mon masque. La terre m’a avalée, malaxée, ornementée de petits noeuds brillant la nuit.
Je suis devenu un corps inachevé.
Inez, je dis Inez, je suis une femme écrite, 
une dentelle libre de toute finitude, cousue, 
réparée de l’intérieur.
Assise en Reine Morte devant la cour, je fus ton objet d’immortalité, un corps disloqué, putride.
Mon ruban s’ouvre, mon crâne bascule.
Je te laisse mes lettres d’amour, mon archéologie exposée aux vivants.
Je reviens après la fin du monde, 
en dehors du mythe,
je réclame une autre solitude.

Face à face, je creuse un nid que pour moi.
(...) LM